Le réductionnisme.

Une position est dite réductionniste (on dit aussi réductiviste), si elle réduit quelque chose à autre chose plus simple ou plus fondamentale. On voit qu'avec une telle définition, ce mot peut être utilisé dans des circonstances très variées. Nous nous limiterons à deux utilisations courantes, et à quelques emplois de ce mot en parapsychologie.

Dans une première utilisation courante, le réductionnisme désigne une position philosophique. Selon cette position, il est théoriquement possible de décomposer tout phénomène en d'autres phénomènes plus simples, et donc de réduire l'étude d'un phénomène en l'étude de ces autres phénomènes plus simples. Ainsi, selon cette position, la sociologie peut se réduire à la psychologie, puisqu'un phénomène social étudié par le sociologue peut se décomposer en la somme des actes des individus concernés, qui sont du ressort de la psychologie. De la même façon, la psychologie peut se réduire à la biologie, la biologie à la physique, et la physique aux mathématiques. A cette position réductionniste s'oppose la position philosophique selon laquelle il y a des phénomènes qui ne peuvent pas être décomposés en des éléments plus simples.

Dans une seconde utilisation courante, le réductionnisme désigne une méthode scientifique qui consiste à décomposer un phénomène en des éléments plus simples auxquels on peut appliquer des disciplines considérées comme plus fondamentales. Autrement dit, cette méthode reductionniste consiste à suivre, dans la pratique et sur un cas précis, le réductionnisme philosophique. Il convient de ne pas confondre ces deux sortes de réductionnisme. En effet, on peut très bien utiliser une méthode réductionniste, et de façon apparemment efficace, comme en biologie moléculaire , par exemple, sans pour autant souscrire aux idéaux de la philosophie réductionniste. Inversement, on peut très bien, comme l'ont fait Freud et Marx, afficher une philosophie résolument réductionniste, tout en développant des méthodes originales, puisque la psychanalyse ne se réduit pas à la biologie, ni le marxisme à la psychologie . (Il faut noter que psychanalyse et marxisme sont considérés comme réductionnistes dans une autre acception du terme.) De nos jours, un des principaux opposants à la méthode réductiomiste est le mathématicien René Thom, qui préfère une approche "structurale".

En parapsychologie, le terme de réductionnisme s'emploie aussi en des circonstances très variées. Dans son utilisation la plus courante, il qualifie les explications des phénomènes paranormaux qui réduisent ceux-ci à des phénomènes connus : hallucinations, illusions, hystérie, hyperesthésie (grande sensibilité des sens), fraude, prestidigitation, géologie (pour certains cas de poltergeists et d'OVNI), etc. Le terme de réductionnisme peut aussi qualifier les explications qui réduisent tous les phénomènes paranormaux ou la plupart d'entre eux à une unique source. En ce sens, on peut dire que la parapsychologie de nos jours, et en particulier au GERP, est assez réductionniste. Dans chacun de ces emplois, il convient de distinguer, comme cela a été fait dans les paragraphes précédents, un réductionnisme de principe, qui vise un idéal théorique où l'on peut opérer une certaine réduction, et une méthode réductionniste, qui se contente dans la pratique et sur un cas précis, de proposer une telle réduction. Enfin, peut-on qualifier de réductionnistes les explications avancées de nos jours en terme de mécanique quantique ou de bio-plasma ? Nous nous contenterons de poser la question.

 

En conclusion, il faut bien voir que le terme de réductionnisme est un terme péjoratif même s'il est revendiqué hautement par certains, il reste peu précis et on doit, sous peine de se voir mal compris, l'utiliser avec précaution.