L'avenir de la parapsychologie

Il est de tradition, parmi les auteurs dans le domaine du paranormal, d'être optimiste quant à l'avenir de l'étude du paranormal. Pour tous ces auteurs, les croyances qu'ils soutiennent ne sauraient, à plus ou moins long terme, que se développer, être "reconnues", et prendre une place importante parmi les connaissances humaines. L'avenir dira si cet optimisme est justifié. Ce que l'on peut déjà dire, c'est que se sont trompés les nombreux auteurs qui ont annoncé pour une époque de nos jours révolue l'accomplissement de leurs espérances.

L'avenir de l'étude du paranormal dépend avant tout des faits eux-mêmes. Une vague de phénomènes peut survenir brutalement et prendre, en peu de temps, une importance sociale considérable. Cela a été le cas des phénomènes spirites, à partir de 1848, et des soucoupes volantes, à partir de 1947. Une famille de phénomènes peut aussi, après une période de prospérité, décliner et perdre toute importance sociale. Cela a été la cas, à partir de 1934, des grande médiums à effets physiques. Ce qui provoque ces apparitions et ces disparitions de familles de phénomènes paranormaux nous est encore inconnu.

Quels sont les avenirs possibles pour la parapsychologie ? La diminution ou la disparition du paranormal pourrait provoquer son extinction pure et simple, ou sa relégation dans un folklore excentrique. Une discipline marginale comme la phrénologie (étude du caractère d'après la forme du crâne) a connu ce sort.

Ou bien l'état actuel pourrait continuer, avec peut-être de nouveaux types de phénomènes, joignant, ou relayant, ceux déjà connus. Enfin le paranormal pourrait être reconnu "officiellement", c'est-à-dire par les élites intellectuelles qui le rejettent actuellement. Dans ce cas, cette reconnaissance pourrait être due à des faits nouveaux irrécusables, ou à une théorie acceptable par tous. La considération de quelques disciplines maginales permet de préciser comment pourrait se faire une reconnaissance de la parapsychologie. Une discipline marginale peut, sans être intégrée à la science, obtenir une importance sociale comparable à celle de certaines disciplines scientifiques. C'est le cas de la psychanalyse et, dans certains pays, du marxisme. Une discipline marginale peut, comme l'acupuncture, obtenir que la science se penche sur elle. Certains phénomènes ont longtemps été considérés comme paranormaux, et rejetée comme tels, avant d'être reconnus par la science. Il en est ainsi des météorites, de l'hypnose, et des personnalités multiples. Il faut noter que, dans ces cas, la science ne fait pas référence aux précurseurs marginaux qui ont étudié ces phénomènes. Tout se passe comme si ces phénomènes n'acquéraient d'existence réelle qu'au moment de leur reconnaissance par la science, la gloire revenant à celui qui a fait entrer le domaine d'étude, considéré comme nouveau, dans la science.

Enfin, les travaux actuels sur le paranormal seront peut-être, dans le futur, utilisés de la même façon que les astronomes, de nos jours, ont utilisé l'observation d'une supernova par les astronomes chinois en 1054 : c''est-à-dire comme une donnée précieuse recueillie par des gens qui, à l'époque, ne pouvaient pas comprendre de quoi il s'agissait.