La parapsychologie et l'occultime.

Il n'existe pas de consensus sur une définition de l'occultisme. Souvent le dictionnaire se contente d'une liste d'exemples de "sciences occultes". Dans cette liste on trouve la parapsychologie, ou la télépathie, à côté, par exemple, de l'alchimie et de la magie. Cette promiscuité contraint chacune des disciplines concernées à se prononcer sur ce qui la rapproche ou l'éloigne des autres.

Il faut d'abord remarquer que de nombreuses disciplines, que l'on place d'habitude dans le groupe des sciences occultes, refusent ce qualificatif à d' "occulte". C'est le cas, par exemple, de la parapsychologie, du spiritisme, ou de la mystique. Pour ces disciplines, I'occultisme est l'écueil qu'il faut éviter. Parfois deux disciplines qui rejettent I'occultisme s'accusent mutuellement d'en relever. Au contraire, certains se réclament de l'occultisme, et utilisent ce terme comme source de séduction, ou argument commercial.

L'occulte renvoie à un savoir caché, secret. Qu'est-ce qui est caché ? Certains chercheurs distinguent, dans ce qui est appelé habituellement I'occultisme, trois façons dont un savoir peut être caché.

D'abord, est caché le mécanisme de certains phénomènes rares, imprévisibles, tels que les phénomènes paranormaux qu'étudient la parapsychologie ou l'ufologie. Ces phénomènes sont considérés, par les chercheurs qui les étudient, le plus souvent comme naturels, et parfois comme susceptibles d'une approche scientifique. Ils ne sont que des "secrets de la nature", comme ceux que les scientifiques se donnent pour but de pénétrer. Seul le refus de les étudier dont font preuve les scientifiques permet de maintenir une séparation entre phénomènes "occultes" et phénomènes "scientifiques".

Ensuite, sont cachés certains savoirs dont l'accès fait appel à d'autres modes de connaissance que la connaissance rationnelle. Ces savoirs ineffables nécessitent une révélation, une initiation, ou un travail personnel qui ne peuvent pas toujours être rationnellement explicités. C'est le cas du mysticisme, de certains modes de divination, et aussi, selon certains, de la psychanalyse.

Enfin, sont cachés certains savoirs, parce qu'ils sont détenus par des communautés qui en interdisent l'accès aux étrangers. Les membres de cette communauté doivent tenir le secret.

Un savoir peut donc être occulte parce qu'il traite de phénomènes qui ne sont pas acceptés socialement, parce que son mode d'accès n'est pas rationnel, ou parce qu'il est couvert par le secret. Bien sûr, ces trois dimensions peuvent se combiner. De plus, un savoir peut partager certains de ces caractères sans relever de l'occultime. Enfin, un savoir peut rester caché pour une quatrième raison, mais qui ne relève pas de l'occuItisme : la difficulté à le comprendre due à sa complexité. C'est le cas de théories physiques et mathématiques.

Comment alors se place, de nos jours, l'étude des phénomènes paranormaux par rapport à l'occultisme? Jusqu'ici, dans l'ensemble, parapsychologues et ufologues n'ont pas limité l'accès aux informations qu'ils ont amassées, ni rejeté l'étude rationnelle. Seule leur mise à l'écart dans la société les rattache à l'occultisme. Mais il a toujours existé des courants qui revendiquent le paranormal pour soutenir des positions proches de celles qui se réclament de l'occultisme. Et l'avenir de la recherche sur le paranormal dépend notamment de l'attitude des chercheurs face à ces courants.