Les explications théoriques du psi au GERP

 

Ce texte est un essai pour dégager les orientations de la recherche théorique au GERP. Comme il n'y a pas unanimité parmi les théoriciens du GERP, nous avons préféré adopter une perspective historique à une présentation systématique. Il ne faudra pas oublier que nous sommes partie prenante dans cet historique. Nous souhaitons donc que les autres théoriciens du GERP publient leur propre vue sur l'historique des théories du psi au GERP.

Dans une perspective historique, deux périodes peuvent être, selon nous, distinguées.

1 - La première période.

C'est François Favre qui a fondé l'école de pensée du GERP en définissant à priori les cadres dans lesquels devait selon lui être pensé le psi. Certains de ces cadres ne seront jamais remis en cause par les autres théoriciens du GERP. C'est le cas de ce que François Favre appelle "l 'homogénéité du psi" = tous les phénomènes psi relèvent de la même explication. Il n 'y a pas, il ne saurait y avoir une théorie pour la télépathie, une autre pour la psychocinèse, une pour les OVNI etc.

Le physicien Michel Duneau soutient une hypothèse qui conduira les théoriciens du GERP à rejeter toute explication physiciste du psi. On pourra lire un exte de Michel Duneau dans la revue Parasychologie n°7. Selon lui, les explications du psi basées sur physique ne sont qu'une réduction des problèmes posés par le psi aux problèmes posés par les aspects nouveaux et donc mal connus de la physique de pointe. Ainsi le "magnétisme animal" naît en un temps où le magnétisme physique pose des problèmes aux physiciens, la "radio mentale" naît au début de l'expansion de la radio. La dernière mode des explications physicistes du psi est basée sur la mécanique quantique.

Dans cette première période, l'accent est mis surtout sur "l'aspect subjectif" du psi. Jung est souvent cité. Les mots emplovés sont ceux de synchronicité, acausal, psychophysique. Il manque à tout cela, pour pouvoir être réuni en un tout cohérent, des fondations solides. Or fonder solidement quelque chose sans pour autant rentrer dans le giron réductionniste de la science, ce n'est pas facile, voire pas possible.

Il faut citer Pierre Janin qui, par ses critiques pertinentes, devient vite le moteur de la réflexion théorique du GERP.

 

2 - La deuxième période.

Le consensus entre les théoriciens du GERP s'est peu à peu fait autour de l'idée d ' effet d'expérimentateur, qui permet de repousser les théories basées sur la physique. En effet, l'effet d'expérimentateur signifie en gros que le psi se modèle sur les présupposés des parapsychologues. Ainsi un parapsychologue qui a des présupposés favorables à une théorie physique du psi n'aura pas de peine à montrer du psi conforme à ses présupposés, mais cela ne prouvera rien.

Pascal Michel fait remarquer que cet effet d'expérimentateur s'applique tout aussi bien pour les parapsychologues qui ont des présupposés favorables à une théorie psychique, ou "psychophysique" du psi, comme c'est le cas des théories du GERP de la première période. Il dénonce Ies présupposés métaphysiques qui servent de fondations à ces théories. On pourra lire un texte de Pascal Michel dans la revue Parapsychologie n° 8.

Guy Béney renvoie dos à dos les explications psychiques et physiques du psi, qu'il appelle dans son vocabulaire sophistiqué "ipsocentrique" et "cosmocentriques". Une troisième voie pour la recherche théorique s'ouvre selon lui par ce qu'il appelle un holon transpersonnel qui régule des expressions psi, interpellatives et élusives. Il insiste particulièrement sur les aspects sociologiques du psi. On pourra lire un texte de Guy Béney dans la revue Parapsychologie n° 10.