6 ème Rencontre Européenne de la SSE

29-31 août 2003

La 6ème rencontre européenne de la SSE (Society for Scientific Exploration) s'est tenue à Paris fin août 2003. La SSE est l'éditeur du célèbre JSE (Journal for Scientific Exploration) qui publie des articles sur des sujets scientifiques nouveaux ou controversés.
Ces journées réunissaient une cinquantaine de personnes venues de différents pays d'Europe (Belgique, Allemagne, UK, Suisse, Pays-Bas...) et également des Etats-Unis, du Canada, ou de Russie, et avaient pour thème : "La nature de la Science".
Les différents axes retenus étaient : Impact des paradigmes scientifiques, Science et applications en psychologie et biomédecine, Epistémologie, Nouvelles approches de problèmes scientifiques, Science et philosophie, Science et Arts, Science et religion.

Henry Bauer, le président de la SSE, a fait un tableau optimiste de la "Science du futur", qui selon lui se construira sur le modèle de la biologie, de la science du vivant, plutôt que sur la physique comme c'est le cas à l'heure actuelle. Aussi les critères de prédictibilité, reproductibilité, falsifiabilité perdront de leur importance, puisque ne s'appliquant pas au vivant qui génère, lui, des "propriétés émergentes". Le problème du rapport corps-esprit viendra au premier plan.
Les communications de J. Ziman, M. Payne, B. Kaznacheev, et P. Franses allaient également dans ce sens.

Un second groupe de contributions s'inscrivait dans une démarche de "déconstruction" de théories scientifiques admises actuellement (H. Arp avec le Big Bang, S.T Tassos avec la tectonique des plaques, T. Rockwell avec la dangerosité des radiations ionisantes, etc).
La parapsychologie était bien représentée : M.C Mousseau a présenté son mémoire sur la comparaison des publications parapsychologiques avec les revues scientifiques générales, W. von Lucadou son "Modèle de l'Information Pragmatique" qui l'a conduit à une nouvelle approche méthodologique, S. Schmidt une tentative de reproduction d'une expérience de Sheldrake sur la télépathie, M. Keen (SPR) un cas impressionnant de médiumnité, W. Bengston une expérience de guérison Psi sur des souris où les individus du groupe contrôle avaient étonnamment bénéficié également du traitement, et O. Costa de Beauregard ses théories liées à la non-séparabilité quantique.

Ces contributions orientaient la réflexion vers les notions de "système auto-organisé", de "corrélations non-locales", et de "liens de résonance" au sein d'un groupe, notions qui ne sont pas sans rappeler les problématiques du "GCP" de R.Nelson.
Quelques intervenants ont fait mention de méthodes thérapeutiques originales, donnant parfois d'excellents exemples de ce que l'on peut appeler "pseudo-science", concept qui se trouvait au centre du débat.
La spiritualité n'était pas oubliée, avec des conférences sur l'Hindouisme ou les NDE.
Ajoutez à cela un zeste de sentiment de persécution (T. Rockwell, J. Benveniste, H. Arp, etc.), avec l'idée récurrente que les chercheurs qui osent s'aventurer hors des sentiers battus sont "excommuniés" sur-le-champ.

On pourrait déplorer toutefois une absence de réflexion philosophique approfondie (épistémologique), en partie due à l'absence d'Edgar Morin et de Michel Cazenave, qui se sont décommandés tardivement. Seul David Lorimer, avec un exposé très structuré retraçant les grandes problématiques liées au rapport esprit/matière, a proposé un approfondissement des relations entre cette question et la responsabilité morale et le libre-arbitre.
Pour finir, nous avons été invités à rêver avec le fameux projet "KEO" consistant à envoyer des messages de toute l'humanité à bord d'un satellite qui ne reviendra sur terre que dans des milliers d'années...

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