Ed.: Presses Universitaires de Rennes
2014
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Critique de P. Catala : Cet ouvrage est un condensé de la thèse de psychologie clinique de Renaud Evrard, ainsi que de nombreux articles qu’il a publiés dans des revues universitaires. Fondé sur l’expérience clinique de celui-ci dans le cadre de l’IMI et d’un organisme privé, ou encore au sein de structures hospitalières, ce livre questionne le traitement des « expériences exceptionnelles » qui sont définies comme des « expériences vécues qui s’écartent si distinctement de la vision du monde et des modèles explicatifs du sujet qu’elles ne sont pas intégrées dans ses schémas cognitifs et émotionnels ». En exemple, on peut citer les rêves prémonitoires, les apparitions, les impressions de sortie hors du corps ou les expériences de mort imminente. Cette notion d’Expérience Exceptionnelle a émergé d’un nouveau courant de recherches cliniques, dont l’IGPP en Allemagne (Institut für Grenzgebiete der Psychologie und Psychohygiene) est le meilleur représentant. Ce sont des vécus universels, et entre 30 et 50% des personnes interrogées reconnaissent avoir vécu une expérience exceptionnelle au moins une fois dans leur vie. Leur étude est donc pleinement justifiée : elles sont « si communes dans la population générale qu’aucune théorie de la psychologie normale ou de la psychopathologie ne peut être complète si elle ne les prend pas en compte ». Cet ouvrage passe en revue de nombreux problèmes nosographiques, et en particulier décrit en détail les dérives du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) influencé par toutes sortes d’enjeux sociaux. Il insiste sur les risques de sur-pathologisation des sujets vivant ces expériences, ou à l’inverse de la volonté de dé-pathologisation systématique dans le but bien souvent de défendre des causes liées à la « spiritualité » ou au New-Age. L'auteur Renaud Evrard est docteur en psychologie et psychologue clinicien dans un service de psychiatrie adultes, au centre hospitalier de Metz-Thionville. Chargé de cours à l'université de Strasbourg et membre associé du laboratoire Subjectivité, Lien social et modernité (EA 3071), il a co-fondé le CIRCEE.
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