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CRITIQUE PAR P. Catala
Ces
ouvrages sont liés à la série d'émissions
"Les Aventuriers de l'Etrange" diffusée sur Sud Radio
pendant 2 ans, de mars 2006 à mars 2008. Ces émissions,
de grande qualité, faisaient appel à des spécialistes
du domaine du paranormal et abordaient des thèmes variés.
Les auditeurs pouvaient apporter leurs témoignages, qui pouvaient
être commentés par exemple par des psychologues, ce qui avait
un grand intérêt pédagogique. A cette occasion, plusieurs
spécialistes de l'Institut Métapsychique International étaient
intervenus. Des témoignages extrêmement intéressants
avaient été ainsi été recueillis, et la première
partie des ouvrages de la collection, écrite par Louis Benhedi,
relate quelques uns de ces témoignages.
Dans
l'ouvrage "Fantômes et apparitions", différentes
hypothèses sont esquissées à la fin de chaque témoignage,
ce qui montre bien qu'il est possible d'attribuer des interprétations
différentes à ces événements étranges.
Les
deuxièmes parties des ouvrages sont consacrées à
des exposés de certains aspects de la recherche scientifique sur
le sujet. A noter particulièrement en tant qu'éléments
d'informations originaux :
-dans
l'ouvrage sur les apparitions, la réactualisation par Pierre Macias
d'un calcul statistique de Gurney à propos de l'enquête publiée
dans l'ouvrage classique "Phantasms of the living". Cette enquête
recherchait des personnes à qui il était arrivé "d'éprouver
l'impression nette de voir un être humain ou d'être touché
par lui, sans qu'on puisse rapporter cette impression à aucune
cause extérieure". Une tranche de l'enquête avait réuni
environ 5700 réponses de personnes ayant eu des apparitions. La
probabilité pour qu'une apparition de décédé
corresponde à un décès réel est très
faible, et lors de l'enquête le nombre de cas répertorié
est significativement beaucoup plus élevé que celui qu'on
aurait pu évaluer si le hasard seul avait joué.
-
dans l'ouvrage sur les poltergeists, l'exposé de deux recherches
récentes, l'une sur les champs magnétiques (Braithwaite,
2008), l'autre sur les sensations ressenties dans des lieux réputés
hantés (Wiseman, 2003)*. Ces études témoignent du
fait que, dans les pays anglo-saxons au moins, la recherche sur les hantises
est plus que jamais d'actualité !
*
à ce propos, voir notre
critique sur le site de l'IMI, qui avance que, loin d'être une
simple réplication de l'expérience princeps de Schmeidler,
cette étude se rapproche plutôt d'une tentative sceptique
de réduire les hantises aux simples facteurs de l'environnement
physique.
INFORMATIONS
SUR LES EMISSIONS "LES AVENTURIERS DE L'ETRANGE" : cliquez ici.
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EXTRAITS
CHOISIS
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LE
CHATEAU DE ENGSO
(Ouvrage
"Fantômes et Apparitions)
"...Au
château de Engsö en Suède, la Comtesse Catharina
Piper vit une apparition (une silhouette féminine). A la
suite de Dean Radin et Raymond Moody qui ressentirent des impressions
anormales en ce lieu, Andrew Nichols et William G. Roll refirent
des investigations quelque temps plus tard, en 1999. A l'endroit
des sensations de Radin et Moody, ils détectèrent
un champ magnétique de 752 milligauss, alors que le champ
magnétique était de 650 milligauss partout ailleurs
dans le château. Michael Persinger suggéra alors que
la variation du champ magnétique, lors du déplacement
des personnes, est susceptible de produire des sensations anormales,
voire des hallucinations.
Mais
cette explication ne semble pas satisfaisante à expliquer
l'ensemble des apparitions. En effet, si la comtesse vit une silhouette
féminine, Nichos témoigna d'une sensation d"'énergie",
Moody eu la sensation d'une présence lumineuse émergeant
d'un miroir, et Radin eut la sensation d'une vibration, mais aussi
une impression lumineuse argentée à la périphérie
de son champ de vision. Dans ce château, il semble que chacun
a été confronté à une imagerie correspondant
à ses préoccupations du moment. ..."
HANTISES
OU POLTERGEISTS ?
"A
l'heure du bilan, nous voyons que la distinction entre Poltergeist
et Maison Hantée est un château de cartes qui ne demande
qu'à s'écrouler. Pour notre travail, il serait plus
facile de nous en passer, à moins qu'un cas ne vienne poser
question, ou qu'un chercheur fasse la promotion d'un critère
de différenciation pouvant résister à l'épreuve
des faits."
Dans
l'ouvrage "Maisons hantées et poltergeists", Joachim
Soulières reprend l'idée du psychologue Renaud Evrard
d'assimiler Hantises et poltergeists, en critiquant les critères
de distinction de Bozzano. C'est oublier un peu vite, selon nous,
que cette distinction, qui remonte au 16ème siècle
(apparition du mot poltergeist), n'est pas simplement fondée
sur les légendes, mais correspond avant tout à une
phénomènologie.
Pour
Renaud Evrard, l'assimilation des deux notions se concevait par
son approche typiquement psychodynamique, pour laquelle effectivement
les hantises et les poltergeists peuvent être considérés
de la même manière (à partir de leur sens pour
les sujets/victimes).
Mais
au niveau des phénomènes eux-mêmes, la plupart
des parapsychologues s'accordent pour distinguer deux types d'événements,
même si de nombreux cas sont mixtes. Une analyse statistique
de Gauld et Cornell en 1979 (cluster analysis à partir de
500 cas et 53 caractéristiques) avait déjà
révélé deux groupes de cas, qui se recoupaient
partiellement. Les études de Roll ont également confirmé
cette distinction. D'ailleurs, dans la première partie de
l'ouvrage "Maisons hantées et poltergeists", le
cas très intéressant de Jean-Marie, qui habitait enfant
dans une maison en Tunisie et voyait des personnes d'une autre époque
autour du puits, est typiquement un cas de hantise qui ne pourrait
pas être qualifié de poltergeist.
De
plus, les recherches récentes citées dans ce livre
(Persinger, Wiseman, etc.) ne peuvent s'appliquer qu'à la
hantise et non aux poltergeists.
L'importance
du lieu, qu'elle soit physique ou psychologique, ne peut donc pas
être aussi facilement gommée.
Pour
toutes ces raisons et sûrement beaucoup d'autres, il nous
parait donc peu productif de supprimer cette distinction, même
si dans la pratique il n'est pas toujours facile de classer les
phénomènes.
Il
est probable que les explications scientifiques que l'on trouvera
sans doute un jour seront multi-factorielles, et donc iront plutôt
dans le sens d'une diversification que d'un regroupement en une
seule unité causale.
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