Extrait de l'ouvrage : "Le bilan du Surnaturel"

de Robert Tocquet, Encyclopédie Planète, ou "Les pouvoirs secrets de l'homme", 1963

[...] En dehors des cas de hantise, qui se produisent encore à notre époque, nous assistons actuellement à un véritable déclin des grands phénomènes physiques de la médiumnité et même à leur disparition. Il n'existe, présentement, semble-t-il, de par le monde, aucun médium à effets physiques digne d'être retenu. Et, cependant, bien des chercheurs individuels et tous les groupements métapsychiques manifestent leur vif désir d'étudier expérimentalement les phénomènes médiumniques physiques.

La disparition de ces phénomènes tient sans doute, d'une part, à ce que les métapsychistes et les parapsychologues modernes sont plus exigeants que leurs prédécesseurs et qu'ils rejettent impitoyablement tous les faits suspects ou légèrement entachés de fraude, lesquels, naguère, eussent été vraisemblablement considérés comme réellement paranormaux.

Mais cette attitude quelque peu rigide a, d'autre part, pour conséquence d'éloigner des laboratoires métapsychiques et parapsychologiques ces "demi-médiums" qui, tout en fraudant le plus souvent, produisent quelquefois des phénomènes authentiquement paranormaux lorsqu'ils se trouvent dans des conditions expérimentales favorisantes. Il est en effet certain que, dans les "cercles psychiques", spirites ou autres, les facultés paranormales individuelles, latentes ou embryonnaires, se trouvent catalysées, renforcées par les volitions, les désirs et les croyances des assistants; aussi n'est-il pas rare de les voir se manifester, d'abord timidement, pour s'amplifier ensuite. En revanche, les métapsychistes ou les parapsychologues avec leurs froids laboratoires, leurs appareils de contrôle, leurs méthodes scientifiques d'investigation, leur attitude neutre ou même hostile vis-à-vis des croyances spiritoïdes, incontestablement incitatrices de phénomènes, ne sont pas propres à créer l'ambiance favorable à l'éclosion et au développement des facultés paranormales psychodynamiques ou autres.

En effet, il ne faut pas perdre de vue ce point fondamental, à savoir que l'on pourra bien, ainsi que le souligne C. de Vesme, trouver quelque " clairvoyant " qui s'est formé dans un milieu purement " métapsychiste " parce que, dans l'idée courante des métapsychistes, la clairvoyance n'a rien à voir avec les esprits et la doctrine spirite. Mais on peut affirmer que tous les médiums à effets physiques se sont formés et ont été développés dans les milieux mystiques et surtout spirites.

Aussi, dès que les médiums sortent des mains des spirites pour tomber dans celle des antispirites, on voit leurs faculté faiblir, parfois même disparaître définitivement. Cela peut paraître un peu difficile à expliquer si l'on applique à tous les cas la doctrine spirite, mais est logique et

naturel si l'on admet l'hypothèse métapsychique ou animiste. Ce qui signifie que l'élément émotif joue un rôle essentiel dans les phénomènes physiques de la médiumnité et que le supprimer revient à supprimer les phénomènes eux-mêmes.

Cependant, le déclin très réel des grands phénomènes métapsychiques résulte vraisemblablement d'autres causes plus générales que les précédentes.

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