NON-SEPARABILITE ET PARAPSYCHOLOGIE

par Patrick Dewavrin

Revue de Parapsychologie n°19, 1985

 

Note du webmaster :
Bien que cet article soit daté, que les connaissances en mécanique quantique aient évolué, et que beaucoup ne partagent pas l'analyse assez négative de l'auteur sur l'expérimentation en parapsychologie, nous avons choisi tout de même de republier cet article de la Revue de Parapsychologie. En effet, il expose de façon claire le " mythe quantique " et ses enjeux.
Beaucoup d'auteurs, souvent physiciens de formation, ont été inspiré par la non-séparabilité des particules et le paradoxe EPR pour élaborer des théories parapsychologiques. En effet, le lien à distance qui unit deux êtres entretenant une relation " télépathique " peut être comparé à la non-séparabilité de deux particules quantiques. Pour certains, la non-séparabilité quantique peut servir de fondement à une théorie explicative en parapsychologie, en tant que base physique, pour d'autres, elle a plutôt valeur de métaphore. Quoiqu'il en soit, la mécanique quantique, toujours riche de controverses quant à l'interprétation de ses résultats, reste source d'inspiration importante pour la parapsychologie. (O. Costa de Beauregard, Jahn, Von Lucadou …). Vous pourrez aussi lire à ce sujet l'article de Michel Duneau, " Le mythe quantique en parapsychologie", ou l'article de H. Atmanspacher, "Quantum Approaches to Consciousness", dont nous extrayons cette citation :

Trop nombreuses sont les théories vulgaires transportées par les notions de base issues de la physique quantique : "intrication, superposition, collapse, complémentarité, et les autres sont utilisées sans aucune référence à la manière dont elles ont été définies précisément ni aux situations spécifiques auxquelles elles s'appliquent. (…) De telles idées peuvent produire de la science fiction fascinante, et pourraient même être importantes pour inspirer un noyau d'idées nécessitant d'être travaillées en détail. Mais sans un tel travail détaillé, elles restent des métaphores et des analogies vagues qui ne représentent pas encore un progrès scientifique" (article original à http://plato.stanford.edu/entries/qt-consciousness).

 

A - Introduction : l’impasse théorique de la parapsychologie

La recherche parapsychologique existe maintenant depuis plus d’un siècle si l’on prend pour point de départ la fondation de la société pour la recherche psychique (SPR) en Angleterre en 1982.

Beaucoup de savants et d’écrivains de grande qualité y ont consacré une part importante de leur énergie, tels William James, William Crookes, Oliver Lodge, Charles Richet (Nobel de médecine), Lord Raleigh (Nobel de physique), Camille Flammarion, Bergson, et tant d’autres… Actuellement la situation est la même et de nombreux physiciens de haut niveau, dont plusieurs prix Nobel lui apportent leur soutien, alors que la science officielle continue à l’ignorer et à la priver de moyens.

Quel bilan peut-on faire de cette recherche ? Les résultats obtenus ont-ils été à la hauteur des espoirs qu’on y avait mis et des efforts déployés ? Un siècle c’est beaucoup et c’est peu. C’est beaucoup si l’on considère tout ce que la science a découvert pendant cette période. Mais c’est peu en comparaison de tout ce qui sera trouvé dans le futur et que nous ne pouvons même pas imaginer actuellement.

Très brièvement résumé, le bilan de la recherche parapsychologique nous est apparu être le suivant :

1. Un bilan expérimental faible :

On a beaucoup expérimenté. Mais on n’a pas pu élaborer de protocoles simples, basés sur l’idée de causalité scientifique, qui puissent être répétés à volonté par n’importe quelle équipe scientifique et prouver de manière indiscutable le fait parapsychologique.

Rappelons quelques évidences : La communauté scientifique fonctionne selon le principe épistémologique suivant : une seule expérience, faite par une seule équipe, dans un laboratoire, ne prouve rien. Pour qu’une expérience soit acceptée, il faut que plusieurs équipes retrouvent les mêmes résultats et à plusieurs reprises. C’est pour cette raison que les travaux de Rhine sont encore insuffisants pour faire accepter la télépathie à la communauté scientifique.

On reste incapable de produire à volonté un phénomène parapsychologique. On y arrive parfois, mais pas de façon régulière et prévisible. C’est cette irrégularité qui semble rendre impossible, en l’état actuel des choses l’abord de ces phénomènes par la pensée scientifique. Car les lois de la nature ne sont pas sensées être capricieuses (« la nature ne joue pas aux dés », disait Einstein). La physique des particules a pourtant atténué cet obstacle, puisqu’elle s’est elle-même trouvée confrontée à des lois capricieuses sous la forme de l’indéterminisme. Cette irrégularité ne devrait donc pas nous décourager d’élaborer des protocoles, puisque les physiciens y sont bien parvenus malgré l’indéterminisme. Nous en proposerons quelques uns à titre d’essai à la fin de cet article.

  1. La mise en évidence d’un corpus de témoignages important

Nous disposons maintenant d’une très abondante documentation sur les cas de télépathie, clairvoyance, prémonition et psychocinèse spontanés. C’est l’acquis le plus positif de la recherche parapsychologique. Ces témoignages ont permis de remarquer que certains facteurs favorisaient la perception extrasensorielle (PES). Notamment :

-        l’existence d’un lien affectif puissant entre l’agent et le percipient (mère/enfant, frères/sœurs, mari/femme, etc.) ;

-        la fréquence des cas de PES spontanées (+/- 60%) où l’événement perçu concerne une mort ou un accident grave. De nombreux cas ont été rapportés pendant la guerre de 14 qui comme on sait a été particulièrement meurtrière (1).

-        Certaines personnes présentent indiscutablement une prédisposition pour la PES spontanée ou provoquée. On le constate mais on ne l’explique pas. Il est même probable que dans certains cas il existe une transmission héréditaire de cette faculté. Les médiums, les voyants, les guérisseurs, ont très souvent dans leurs ascendants des parents qui avaient les mêmes dons qu’eux. Et chez leurs enfants, ils savent distinguer ceux qui ont leur don de ceux qui ne l’ont pas. Mais bien entendu, avoir une prédisposition pour la PES ou la psychocinèse ne signifie pas qu’on peut les produire à volonté. Le phénomène reste éminemment capricieux. Et les voyantes professionnelles qui sont honnêtes le reconnaissent : cela veut dire que le plus souvent elles ne voient… rien du tout.

Les témoignages ne constituent pas par eux-mêmes une preuve scientifique, mais ils sont une base de réflexion. Rappelons qu’il est déjà arrivé dans l’histoire des sciences que le témoignage populaire ait eu raison contre l’opinion des meilleurs savants de l’époque. Au dix-huitième siècle de nombreux paysans, illettrés, racontaient avoir vu des pierres tomber du ciel, en feu, dans leurs champs. Ces témoignages étaient arrivés jusqu’aux portes de l’Académie des Sciences qui les avaient déclarés impossibles. Car selon les académiciens, une pierre ne pouvait tomber du ciel. Cela était contraire à la cosmologie de l’époque. Ce n’est qu’en 1803, après l’explosion d’un bolide qui répandit trois mille fragments pierreux au-dessus de la ville de l’Aigle dans l’Orne que les académiciens acceptèrent enfin l’existence des météorites.

   Le parallélisme entre les météorites et les phénomènes parapsychologiques est d’autant plus intéressant qu’on ne peut, à volonté, faire tomber des météores sur terre. Ce phénomène est occasionnel, imprévisible, capricieux. Il est hors de question de le reproduire en laboratoire (en tout cas au 18ème siècle). Avec les phénomènes parapsychologiques on a bien l’impression de se retrouver dans la situation du paysan du 18ème siècle qui avait « vu quelque chose » et parfois retrouvé une pierre, mais que la communauté scientifique traitait d’affabulateur. L’équivalent de la pierre n’est-il pas l’éprouvette métallique tordue par J.-P. Girard dans le laboratoire du métallurgiste Charles Crussard ? Avec cette petite différence que le témoin n’était plus un paysan illettré mais un scientifique de premier plan qui s’était entouré de tous les appareils nécessaires pour éliminer la fraude. On ne saurait sous-estimer la qualité des témoignages sur les faits parapsychologiques car de plus en plus souvent ils émanent de personnes ayant une excellente formation scientifique.

  1. Un bilan théorique très faible voire nul au plan strictement scientifique

Nous ne disposons actuellement d’aucune théorie qui permette de rendre compte des phénomènes parapsychologiques, selon une conception objective, et de prévoir, même dans une mesure très limitée, leur apparition.

Ceci est en relation directe avec l’échec expérimental. Si on avait pu faire des expériences qui marchent bien, on aurait probablement été capable de construire (ou proposer) une théorie. Et inversement si l’on avait pu élaborer une théorie qui « colle un peu » à la réalité des phénomènes observés on aurait été capables de faire des expériences à caractère scientifique (c’est-à-dire qui permettent de prévoir, au moins partiellement les résultats).

B) Le concept de non-séparabilité

 C’est sur cet échec théorique que nous voudrions attirer votre attention et faire des propositions.

 Nous lisions par hasard il y a quelques mois une citation de Balzac qui racontait comme une mère avait perçu à distance la mort accidentelle de son fils. Pour décrire la communication télépathique entre les deux il utilisait le terme de « sympathie » et ajoutait : « les phénomènes de sympathie restent mystérieux. Aucun homme de science ne s’est jusqu’à présent penché sur leur étude. Peut-être plus tard trouveront-ils leur homme de génie qui saura les rendre compréhensibles » (citation approximative).

 C’est sur ce terme de sympathie que nous nous sommes arrêtés. Nous l’avons tout de suite rapproché de la non-séparabilité constatée en physique des particules sur les paires de photons corrélés (sans pour autant vouloir suggérer que l’un explique l’autre . « Sympathie » entre deux particules qui ont la même origine, et dans l’autre cas, « sympathie » entre une mère et son fils qui  ont aussi vécu en symbiose pendant le temps de la grossesse.

Nous nous sommes alors demandé : compte tenu de l’échec théorique actuel de la parapsychologie, peut-on au moins espérer trouver un dénominateur commun minimum à tous les phénomènes parapsychologiques ? Il nous est apparu à l’évidence que ce dénominateur commun était justement la non-séparabilité :

- non-séparabilité entre deux consciences : télépathie

- non-séparabilité entre le présent et le futur : prémonition

- non-séparabilité entre moi-ici et le monde : clairvoyance

- non-séparabilité entre l’esprit et la matière : psychokinèse

Précisons bien ce que nous entendons par phénomène de non-séparabilité :

- Un événement qui survient dans un lieu A est manifestement en relation avec un événement  survenu en un lieu B ( A et B peuvent être des personnes, des animaux, des plantes, de la matière, ou les mêmes décalés dans le temps).

- A et B sont séparés (dans l’espace ou dans le temps)

- Aucune loi connue ne permet de comprendre comment l’information a pu passer de A à B ou de B à A .

- La corrélation entre A et B se constate, voire se mesure, mais ne s'explique pas. Le mécanisme de transmission entre les deux échappe à tout formalisme mathématique. Nous sommes en présence d'une boîte noire où on peut seulement observer ce qui rentre et ce qui sort.

Nous proposons d'appeler tous les phénomènes étudiés par la parapsychologie, télépathie, prémonition, clairvoyance, psychokinèse : phénomènes de non séparabilité et de les mettre sur le même plan que ceux constatés avec l'expérience des photons corrélés en microphysique.

La physique des particules constate la non-séparabilité et peut la reproduire à volonté (contrairement à la parapsychologie). Mais elle ne peut l'expliquer. Devant ce fait les physiciens ont adopté plusieurs positions. Certains invoquent l'insuffisance du formalisme mathématique dont ils disposent, d'autres pensent qu'il peut exister des variables cachées. Et quelques uns ont été jusqu'à proposer des idées aussi apparemment scandaleuses que la non-séparabilité, comme l'inversion de la flèche temporelle, l'influence de la conscience de l'observateur sur la chose observée, etc.

 

Mais la vraie question que posent ces expériences pourrait être la suivante : n'existe-t-il pas un niveau du réel où tout peut être en relation avec tout ? Un domaine (champs ?) du Non-séparable qui se manifesterait de la façon la plus visible aux deux extrêmes de l’univers : les corpuscules microphyques et conscience ?

 

Ce domaine du non-séparable serait inaccessible au formalisme mathématique (donc "surnaturel") pour des raisons que nous proposerons plus loin. Présent au coeur du monde, il ne se manifesterait qu'exceptionnellement car la loi du monde c’est la séparabilité. La régularité des lois et la rigueur de l’outil mathématique sur lequel elles s'appuient, sont justement là pour garantir que chaque chose reste à sa place dans l'ordre du monde.

Ceci nous amène tout naturellement à une réflexion sur la dialectique du séparable et du non-séparable.

 

 C) Dialectique du séparable et du non-séparable.

 

Il est toujours intéressant de traiter les problèmes « a contrario ». Imaginons ce qui se passerait si la non-séparabilité était la règle dans  notre monde. Si chacun pouvait capter les pensées de son voisin, connaitre son avenir, produire des « raps » à chaque fois qu'il était en colère, et assister de façon visionnaire à tous les événements éloignés qui se déroulent sur la planète... Un tel sujet n’aurait pies aucune individualité . Il ne saurait plus distinguer ses propres pensées de celles qui lui viennent  de l’extérieur . Ce serait un véritable naufrage psychique.

Certains grands médiums se sont d'ailleurs heurtés à ce problème : lorsqu’ils sont trop réceptifs à leur environnement, ils éprouvent alors le besoin de s’isoler ou de sélectionner leurs fréquentations. Le grand psychanalyste suisse Jung (2), qui avait des dons médiumniques, a connu cette difficulté et devait en tenir compte pour ses voyages, car il captait trop bien le passé des lieux qu’il visitait. Il disait : « pour certains, passer devant une colonne romaine, cela ne leur fait que peu d'im­pressions, mais pour moi, c’est un tel afflux ! » Nous avons appris, par quelqu' un qui avait connu un de ses bons amis, que lors de son voyage en Inde il n'avait pas voulu rencontrer le grand yogi Ramana Maharshi parce qu'il avait eu peur... d'être avalé (psychiquement) par lui. Ceci nous montre bien à quel point la séparabilité des psychismes est une nécessité pour que chacun reste lui-même et garde la sensation d'exister en propre. Ceci implique la Non-télépathie, la Non-clairvoyance, la Non-prémonition, etc.

 

Permettez-moi maintenant une petite digression mais qui nous ramènera à notre point de départ.

Selon la théorie du BIG BANG, et ce fut une grosse surprise, le cosmos aurait une origine et une histoire. A partir d'une soupe primitive de quarks (et on pourrait s'interroger sur l'état de séparabilité/ non-séparabilité de ce système), la matière se serait progressivement organisée, structurée, pour donner naissance à des états de plus en plus complexes. Le cosmos aurait traversé des crises, des points d'arrêts (au niveau de l'atome de lithium notamment) mais grâce à la recondensation de la matière et à l'énergie stel­laire, on a vu apparaitre des atomes de plus en plus lourds, des molécules, puis enfin la vie. La tendance actuelle n'est d’ailleurs plus de considérer l'apparition de la vie comme un hasard incroyable (opinion de Jacques Monod qui se trouve dans une filiation remontant à Démocrite et passant par Diderot) mais plutôt comme une nécessité (cf. le livre d'Antoine Danchin, « L'Oeuf et la poule » (3)) dès lors que certaines conditions étaient réunies. Le cosmos paraît ainsi lancé dans une vaste aventure qui lui fait générer des systèmes de plus en plus complexes, individualisés, et plus étonnant encore, conscients d’eux-mêmes, de leur propre existence et de leur origine. Comme le dit si bien Hubert Reeves (4) , à travers l’homme le cosmos prend consience de lui-même. Tout se passe, même si on ne peut l’affirmer, comme si le cosmos avait un projet. Et la science actuelle n'est pas loin de considérer que l'apparition de la vie, donc de l'homme, était déjà inéluctable quelques secondes après le Big Bang, les lois de la matière étant déjà fixées. Ce projet du cosmos ("ce travail de l'Etre" ?) n'est possible qu'au prix d'opérations de différenciation et de séparabilité qui se manifestent à tous les niveaux : il faut que chaque atome, chaque molécule, chaque système vivant garde sa spécificité en se protégeant des incursions extérieures. Ceci se traduit par des liens énergétiques privilégiés pour chaque structure stable. De même au niveau biologique, pour qu’un être humain garde son intégrité corporelle, il faut que son système cutané, cellulaire et immunitaire rejette tous les corps étrangers. Cela est tout aussi vrai du psychisme. La personnnalité de l'homme se construit en faisant alterner l'assimilation (l'identification, l'introjection) et le rejet (déné­gation, refoulement). C'est donc un travail de tri qui s'opère, entre des affects et des valeurs que le sujet intégrera et d'autres qu'il rejettera. C'est ce qui permettra à sa personnalité d'acquérir une certaine stabilité et de le rendre reconnaisable pour autrui.

 

Tout ceci revient à faire une apologie de la séparabilité, du cloisonne­ment, de l’ordre mathématique (celui des lois), qui seuls rendent possible l’émergence du multiple au sein du cosmos. C'est la séparabilité qui permet le passage de l’ETRE à l’EX-SISTENCE (ex-sistence : qui se tient en dehors de, dont      « l’être là » est tiré d'un « autre »).

Dans cette perspective nous formulons l'hypothèse que les phénomènes de non-séparabilité (télépathie, prémonition, clairvoyance, psychocinèse, phénomène des photons corrélés en physique) sont un indice de la présence de l’ETRE au sein du monde manifesté (celui de l'ex-sistence). Pour que des consciences individualisées se construisent il était nécessaire que l’ETRE se retirât de sa création ("le silence de Dieu" des théologiens juifs). Les phénomènes de non-séparabilité montreraient que bien qu’éloigné (estompé) il n'en est pas complètement absent. Le domaine du non-séparable ne serait sien d'autre qu'un attribut (une propriété ?) de l'ETRE.

 

A ce stade nous devons déjà souligner que le terme de création est insuffisant. Car si nous poussons notre théorie sur la non-séparabilité jus­qu'au bout il apparait très vite que le cosmos est à la fois dans le temps et en dehors du temps. Il a une origine , mais il a toujours existé. Il évolue mais une ''partie'' de lui-même est parfaitement stable. Cela signifie que la théorie du Big Bang ne peut être complètement exacte. Et les dernières spéculations de l’astrophysique dans ce sens : il existe des arguments en faveur d'un cosmos qui se crée à chaque instant et n'aurait donc pas d'ori­gine. Le plus probable n'est-il pas que les deux théories soient justes et que l'on soit obligé de les faire coexister au même titre qu'il a bien fallu accepter que la lumière soit tantôt une onde et tantôt un corpuscule ?

On va bien entendu nous accuser de dériver vers la métaphysique et

la mystique. Nous entendons montrer que cette hypothèse est féconde et qu'elle ne nous fera nullement renoncer à une démarche scientifique.

 

Lorsque les différentes traditions religieuses ont discouru sur l'ETRE (qu'elles l'appellent Yahvé - Dieu le Père - Allah - Brahma ou Nirvana) elles lui ont toujours donné comme attribut principal de n'être limité ni par le temps ni par l'espace. L'ETRE est toujours posé comme se situant en dehors de la contrainte spatio-temporelle. Si I'ETRE se situe en dehors de ces deux contingences (le temps et l'espace) il n'est alors accessible à aucun forma­lisme mathématique. Parce que si c'était le cas cela reviendrait à lui mettre des limites ce qui serait contraire à sa nature. Ainsi aucune loi accessible à l'entendement humain ne peut en rendre compte. Raison pour laquelle son existence ne pourra jamais être prouvée mais seulement spéculée ou espérée.

 

Si nous en restions là, il n'y aurait plus rien à dire. Mais ce qui nous intéresse est ce qui se passe à mi-chemin, ou à l'intersection entre I’ETRE (inconnaissable) et le monde manifesté (parfaitement déterministe avec la macrophysique et ses lois régulières, etc.).

Lorsqu'on avance dans la voie de la destructuration de la matière (passage de la macro- à la micro-physique) et qu'on se rapproche des condi­tions qui existaient au début de l'univers, que voit-on apparaître : de l'indé­termination, une causalité incertaine, des paradoxes, etc. II nous semble qu'on se trouve là à un niveau du Réel où le monde objectal est contaminé par la présence de l’ETRE. On ne peut plus localiser parfaitement une particule, la flèche temporelle devient problématique, qu'est-ce à dire sinon que nous retrouvons là des caractéristiques couramment utilisées par les mystiques pour décrire les attributs de l’ETRE (ubiquité d'une particule à mettre en parallèle avec l'omniprésence de Dieu par exemple). On s'est maintenant habitué aux paradoxes de la microphysique. Mais rien ne préparait les hommes de science à se trouver en présence de tels phénomènes. Einstein lui-même n'arrivait pas à accepter l'indéterminisme. De récentes expériences lui ont donné tort. Ils restent donc toujours aussi scandaleux et ils nous interpellent.

 

Mais nous avons dit que le fait de considérer le domaine du non-sépa­rable comme une manifestation de l’ETRE ne devait pas nous faire renoncer à une démarche scientifique (ou plutôt appliquer les qualités qui ont assuré le succès de la pensée scientifique à un domaine qui n'est déjà plus tout à fait le sien).

S'il existe un domaine du non-séparable, où tout peut être en relation avec tout, et qui est la toile de fond de l'univers, qu'est-ce qui fait qu'il entre en relation avec le monde manifesté ? Peut-on avoir espoir de trouver quel­ques régularités dans les phénomènes qui se produisent à l'intersection des deux ?

A cette question on serait tenté de dire que la physique a déjà répondu. Ce qui a entraîné un bouleversement complet de notre mode de pensée, au point que la microphysique est peut-être devenue le lieu privilégié de la ré­flexion philosophique.

 

La physique des particules nous a confronté à un monde qui n'est plus celui du déterminisme et de la causalité simple, mais qui n'est pas non plus celui de l'indifférenciation. (II n'y aurait plus alors aucun discours scienti­fique possible : c'est ce qui se passe au niveau de l’ETRE.) Elle nous décrit un "entre deux'". Les physiciens ont accepté qu'ils ne pourraient jamais "saisir" parfaitement le réel particulaire, aussi ont-ils utilisés (B.d'Espagnat) la belle expression de "Réel éloigné". Il s'agit d'un Réel qui se trouve dès­objectivé parce qu'il est partiellement envahi par l'indéterminisme et l'a­causalité. Nous pensons donc que la physique a déjà décrit ce plan d'intersection entre l'ETRE et le monde manifesté, mais elle ne l'a fait que pour la matière. II reste à voir ce qui se passe du côté de la conscience et ce pourrait justement être la tâche de la parapsychologie : l'étude des phénomènes de conscience qui échappent à la contrainte spatio-temporelle et qui nous obligeraient à accepter l'existence d'un Réel psychique non local.

 

D) Applications expérimentales du concept de non-séparabilité

 

1. Considérations préliminaires

 

Une expérience parapsychologique idéale serait celle qui pourrait être reproduite par n'importe quelle équipe scientifique dans le monde (et pas seulement par des parapsychologues). Elle ne nécessiterait pas la présence d'un sujet doué de facultés PSI. Il serait même préférable d'expérimenter sur des plantes ou des animaux et d'automatiser les protocoles afin de réduire le plus possible l'élément humain et de limiter "l'effet d'expérimentateur". Enfin elle produirait des résultats partiellement prévisibles. Prévisibles dans le cadre d'application de la loi des grands nombres.

En microphysique la non-séparabilité se manifeste lorsque deux photons sont issus d'une même particule. Ceci met en évidence l'intérêt du lien originaire pour produire un phénomène de non-séparabilité. Le lien originaire réalise justement un état de non-séparabilité initial. Une fois la séparation effectuée, les particules A et B gardent la faculté de "s'informer" l'une ce qui leur arrive, malgré l'obstacle spatio-temporel. Dire que d'un point de vue quantique les demi particules forment un même système ne change rien à la question. Elles agissent dans le monde macrophysique et à ce niveau-là elles sont bel et bien séparées.

 

L'analogie nous semble évidente : les cas de PES spontanés se produisent le plus souvent entre des personnes qui ont eu de puissants liens. Il peut s'agir d'un lien biologique doublé d'un lien affectif (mère/enfant, frère et  soeur, jumeaux) ou du seul lien affectif (mari et femme, couple d'amoureux, couple d'amis).

Le lien biologique et le lien affectif seraient l'équivalent du lien originaire pour les particules ;

Cette hypothèse appelle une remarque importante : mettre sur le même plan le lien originaire microphysique (deux particules issues d'une seule) et le lien biologique ou affectif laisse supposer que dans le domaine du NON-

SEPARABLE, il existe une certaine équivalence entre la matière (donc  l'énergie), la vie, et la pensée. Ou en d'autres termes qu'il faut postuler un  même lieu du Réel ou ces trois niveaux d'organisation du cosmos tissent des Iiens privilégiés qui ne sont pas ceux du monde macrophysique. La psychokinèse nous a déjà confrontés à l'interface psychisme-matière. La psychométrie étudie l'interface matière-psychisme. La télépathie et la clairvoyance relèvent de l'interface psychisme-psychisme. L'interface psychisme-matière vivante a été peu étudié par la parapsychologie mais le corpus de témoignages est en faveur de son existence. Nos protocoles vont se consacrer à l'étude de l'interface matière vivante-matière vivante, ce qui jusque là n'a jamais été fait.

Nous en concluons donc que pour produire un phénomène de Non-séparabilité il y a intérêt à travailler avec des systèmes de couples qui comportent un lien originaire les ayant unis fortement à un moment de leur existence, et de préférence à l'origine de celle-ci.

 

Voici quelques exemples de couples :

- dans le monde physique .

2 particules issues d'une troisième

 

- dans le monde végétal

2 plantes dont l'une est issue de l'autre par bouture

2 plantes dont l'une est issue d'une graine venant de l'autre

 

- dans le monde animal

une mère et son petit

des jumeaux

nouveaux nés issus de la même portée

 

- dans le monde humain

une mère et son enfant

des jumeaux

deux frères, deux soeurs, un frère et une soeur

un couple d'amoureux

un couple marié

deux amis.

 

Les expériences de PES spontanées nous apprennent une deuxième chose : 60% des communications extra-sensorielles concernent un message de mort ou d'accident survenu à l'un des membres du couple. Ceci nous a conduit à formuler l'hypothèse suivante :

Lorsque l'un des membres du couple subit une agression qui met en jeu son existence, l'autre, par voie de non-séparabilité en est "informé". Le lien originaire (d'ordre physique, biologique ou affectif) ayant entraîné dans le domaine du non-séparable la formation d'un lien qui persiste après la séparation du couple. Ce qui pourrait s'énoncer en parodiant Hermes Trismégiste:

" Tout ce qui a été uni en bas l'a également été en haut." Selon notre hypothèse, chaque élément physique, biologique ou psychique de notre monde est en relation avec l' ETRE et crée en son sein une matérialisation partielle de celui-ci. "Lieu" de "l'entre deux" où l'ETRE devient partiellement prisonnier du temps et de l'espace après avoir subi l'empreinte du monde. C'est ce que que nous appelons "Domaine du non-séparable". Il acquiert sa propre autonomie et peut agir sur le monde tout autant que le monde agit sur lui. Bien entendu ce lien dans le domaine du non-séparable reste le plus souvent inapparent ou impossible à détecter. Cependant quelques indices permettraient de le mettre en évidence. Lorsque l'un des membres du couple verrait un événement majeur lui arriver, susceptible de remettre en cause son identité,sa structure, voire son existence, on courrait constater une modification significative de certains paramètres du second. Le paramètre modifié traduisant le passage d'une "information" par voies autres que spatio-temporelles (le terme d'information est probablement très inexact, peut-être vaudrait-il mieux parler de "résonnance" ou de "participation"). Mais il y a tout lieu de penser que les paramètres modifiés ne sont pas toujours les mêmes, ce qui complique le projet expérimental. Si tel n'était pas le cas il y a longtemps qu'on aurait pu mettre en évidence des effets de non-séparabilité dans le domaine macrophysique. Or jusqu'à présent cela n'a pas encore été prouvé. Pour mieux situer le problème nous allons prendre un exemple tiré d'un cas de PES survenu au sein de notre propre famille :

 

Nous nous trouvions avec mes parents, ma soeur et mon jeune frère Bernard dans une station de sports d'hiver. Mon frère ainé, Pierre, devait nous rejoindre en voiture. Sur le trajet il a eu un grave accident. Sa voiture a heurté de plein fouet un taxi qui venait en sens inverse et après plusieurs tête-à-queue s'est immobilisée une roue dans le vide au dessus du précipice (profond d'au moins 500 m). Pierre est sorti indemne de l'accident mais il avait échappé de peu à la mort. Nous n'avons appris son accident que plusieurs heures après lorsqu'il nous a rejoint dans une autre voiture, la sienne étant hors d'usage. Personne n'avait de raison de s'inquiéter car l'heure de son arrivée n'était pas fixée et de plus son accident ne l'avait que peu retardé. Quand il nous a raconté ce qui lui était arrivé mon jeune frère Bernard s'est alors rendu compte qu'au moment même de l'accident (l'heure qu'avait indiquée Pierre) il avait eu un malaise inexplicable : il était devenu pâle, nauséeux et s'était senti dans un état second. II n'y avait eu aucune raison à ce malaise et il s'était contenté d'aller se reposer. Dès que Pierre lui raconta son accident il fit tout de suite le rapprochement et le malaise se dissipa aussi vite qu'il était apparu.

 

Nous retrouvons ici les deux conditions que nous avions décrites comme favorables à la survenue d'un phénomène de non-séparabilité :

-un couple (2 frères) qui présentent un lien originaire (biologique et affectif)

- une menace vitale qui porte sur l'un des deux.

Mais quels ont été les paramètres de Bernard qui ont été modifiés à la suite de

l'accident de Pierre ?

Très probablement :

- le tonus vasculaire périphérique

- la résistivité électrique de la peau    : à cause de la pâleur

- l’état psychique : nausées, malaise

 

Toutes ces variables, mesurables, ont été significativement modifiées au moment de l'accident.

Mais « l’information »  aurait pu passer autrement comme dans de nombreux cas de ce genre tirés de témoignages recueillis par les parapsychologues. Bernard aurait pu avoir le pressentiment d'un événement grave, la "vision" exacte de l'accident, sa "vision symbolique", faire un lapsus qui concerne Pierre, entendre la voix de Pierre, revoir brutalement un souvenir d'enfance qui les concerne tous deux, ressentir une douleur au même endroit du corps que celui où Pierre a eu ses hématomes, tomber en syncope, que sais-je encore.

Tout cela pour dire qu'il existe urne certaine indétermination dans la façon dont se manifeste "l'information" qui passe du sujet A au sujet B. Et il n'est pas certain que si Bernard se retrouvait dans une situation similaire (avoir un de ses proches menacé de mort) et qu'il présente à nouveau des manifestations de PES, ce ne soit pas d'autres paramètres en lui ou autour de lui qui soient modifiés (peut-être produirait-il par exemple une psychokinèse).

Il se peut aussi qu'il ne se passe rien.

 

Nous constatons donc qu'il y a "objectivation" de l'information mais d'une expérience à l'autre, l'objet peut varier. Tantôt on observe une modification physiologique (rythme cardiaque, respiratoire, pH de la peau, vasodilatation cutanée, trouble fonctionnel) tantôt une modification psychique (vision exacte, vision symbolique, son, odeur, douleur, etc.) et parfois une modification dans la matière environnante (par exemple une montre ou une horloge qui s'arrête au moment de la mort de quelqu'un).

 

Ainsi une même cause (menace vitale concernant l'un des membres du couple) peut produire des manifestations objectives différentes. Nous parlons ici d'objet au sens large et y incluons les phénomènes subjectifs à condition qu'ils soient mesurables. Un objet se définit par ses propriétés. Les propriétés en question sont les paramètres dont on voit apparaître une modification significative. On peut ainsi isoler l'objet "tonus vasculaire périphérique", l'objet "image mentale" etc., tous abordables quantitativement. Cette indétermination partielle entre la cause et le paramètre dont on observe la modification s'ajoute à la difficulté expérimentale liée à la possibilité d'un effet nul. Mais nous pensons qu'en travaillant sur les grands nombres et en considérant à chaque fois un ensemble de paramètres susceptibles d'être modifiés on devrait pouvoir mettre en évidence l’existence de phénomènes de non-séparabilité statistiquement significatifs. Le nombre de paramètres à considérer n’a probablement pas besoin d’être très important. Tout le corpus de témoignages recueillis par les parapsychologues nous montre que certains reviennent souvent. II y a donc des voies d'expression préférentielles de la non-séparabilité. Il reste à connaître lesquelles.

L'expérimentation humaine est difficile. On ne voit pas comment reproduire en laboratoire la situation vécue par Pierre et Bernard. Nous pensons que pour de multiples raisons (et entre autres celle de la reproductibllité) il est préférable de travailler soit sur des animaux sort sur des plantes. Nous allons donc proposer deux types de protocole, un protocole animal et un protocole végétal

 

2 - Le protocole animal

 

Une rate et ses petits gardent-ils des liens lorsqu'ils sont séparés ?

Si le domaine du non séparable existe il y a tout lieu de penser que la mère ou l'enfant sont informés de manière infraconsciente (voire consciente dans certains cas) de tout événement grave pouvant survenir à l'autre, surtout s'ils sont séparés depuis peu et que l'un des deux est sur le point de perdre la vie. L'idée serait donc d'élever ensemble une rate et sa portée et de les séparer de telle sorte qu'il n'y ait plus aucune communication sensorielle entre eux. Ils doivent donc être hors de portée visuelle, auditive et olfactive. Puis on retirerait la vie à la portée en utilisant un gaz asphyxiant afin de rendre le protocole le moins cruel possible. Et l'on étudierait l'évolution au même moment d'un certains nombres de paramètres chez la mère

- électro-encéphalogramme quantitatif

 - rythme cardiaque et respiratoire

- tension artérielle

- résistivité électrique de la peau

- comportement alimentaire

- motricité spontanée.

 

On rechercherait l'apparition d'une modification significative, statistiquement, de l'un ou de plusieurs de ces paramètres en comparant avec les mêmes paramètres chez une rate ayant été séparée de sa portée, mais dont celle-ci est restée vivante.

C’est cette comparaison seule qui permet de rendre significatives les variations de paramètres dans le premier cas et de s’assurer qu’il ne s’agit pas simplement d’une variation aléatoire. Il faudrait alors admettre, si l’expérience est probante, que la rate a été « informée » de la mort de sa portée par des voies non sensorielles. En ajoutant cette réserve que l’information peut parfaitement passer de façon infraconsciente et n'avoir que des traductions physiologiques ou comportementales.

 

Compte tenu de ce que nous avons dit sur l'indétermination partielle des phénomènes de non-séparabilité il est peu probable que l'on trouve un paramètre spécifique qui se verrait brutalement modifié à chaque fois que l'on retirerait la vie à la portée. Si l'expérience devait être positive nous nous attendrions plutôt à un résultat comme celui-ci :

 

Pouvoir affirmer qu'à chaque fois qu'on réalise le protocole il existe 80% de chances de voir apparaître une modification significative ( à p<0,01) d'un paramètre pris au hasard sur une liste de 10 chez la mère lorsque la portée est sacrifiée. Ce qui supposerait que dans 20% des cas on ne trouve rien, et que dans les cas positifs, le paramètre modifié ne soit pas toujours le même.

Une variante expérimentale possible serait de retirer la vie à la mère et de faire l'étude sur la portée, ou encore d'étudier un couple séparé. Dans tous les cas il faut comparer avec la même situation de séparation mais dans laquelle tous les animaux restent vivants.

 

 3 - Le protocole végétal

 

Celui-ci a notre préférence car moins cruel que le protocole animal et plus facile à réaliser.

Quoi de mieux pour réaliser les conditions du lien originaire que d'utiliser deux plantes dont l'une est issue de l'autre par bouture !

On réalise donc une bouture, et on le fait pousser à côté de la plante mère, dans la même terre. Dès que l'on constate qu'elle se développe, on la retire alors du pot et on la brûle à distance dans un bac d'alcool. On étudie alors l'évolution d'un certain nombre de paramètres sur la plante mère :

- pH de la sève

- teneur en eau de la tige

- vitesse de cicatrisation de la portion de tige où a été prélevé la bouture

 - vitesse de croissance de la plante

- polygraphie électrique de toute la plante et de l'endroit où a été prélevé la bouture.

 

Et on compare avec un couple plante mère/bouture qui ont été séparés mais dont la bouture a été laissée intacte

Une variante expérimentale consiste à brûler la plante mère et à étudier l’évolution des paramètres chez la bouture.

La liste de paramètres à étudier n’est bien entendu pas limitative.

E) Conclusion

 

L'avantage de tels protocoles est qu'ils ne nécessitent pas la présence de sujets "psi". S'ils donnent des résultats positifs, ils doivent pouvoir être répétés par n'importe quelle équipe scientifique car ils ne demandent que peu de moyens et de temps, ce qui sortirait définitivement la parapsychologie de son ghetto actuel. Dans le cas des plantes une partie des paramètres peut être enrégistrée de façon automatisée, ce qui limite encore l'interventlon humaine. Ce sont là quelques unes des raisons pour lesquelles, à notre avis, ces protocoles mériteraient d'être testés.

Nous ne prétendons pas que l'existence du lien originaire et d'une menace vitale soient des conditions indispensables pour produire des phénomènes de non-séparabilité. Mais il s'agit certainement de conditions qui favorisent leur apparition et nous proposons donc d'en tenir compte dans l'élaboration des protocoles.

L'idée de la non-séparabilité n'a rien d'original. Dans ses grandes lignes elle s'impose après la lecture des témoignages recueillis par les parapsychologues. Elle est susceptible de développements à l'infini et l'on peut construire toute une philosophie, une ontologie et une métaphysique à partir de ce concept. De même il peut constituer la base d'une théorie générale qui soit capable de rendre compte de presque tous les phénomènes parapsychologiques. Mais n'est-il pas prématuré de se lancer dans une telle aventure avant d'avoir obtenu les vérifications expérimentales minimum ?

Nous remettons donc cela à plus tard et dans l'immédiat souhaiterions rencontrer des personnes intéressées pour expérimenter en équipe.

 

 Bibliographie

1) Enquête d'Edmond Gurney sur les hallucinations télépathiques portant sur 489 cas de perception télépathique. 399 des messages transmis correspondaient à la mort de l'agent. Extrait de La Parapsychologie, Yvonne Castellan, coll. "Que sais je", PUF.

2) Ma Vie, C.G. Jung, Gallimard

3) L'Oeuf et la Poule, André Danchin Fayarn

4) Patience dans l'Azur. Hubert Reeves. Seuil

 

 

 

L'auteur exprime ici sa reconnaissance à Mr E  Hemmerlin pour ses corrections et suggestions

 

 

 

 

 

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